L’IA sonne-t-elle le glas de la RPA ?
28 novembre 2024
Le Robotic Process Automation (RPA) évolue face à l’essor de l’IA générative, offrant des solutions hybrides plus flexibles, robustes et adaptées aux nouveaux défis technologiques.
Innovation
En quatre années d’existence, l’iPhone a rendu obsolètes la plupart des équipements multimédia portables. Lors de la Keynote de lancement de l’iPhone, Steve Jobs l’a présenté comme: « an iPod, a Phone and an Internet communicator » rendant inutile la possession d’un baladeur musical et d’une tablette Internet (comme les PDA). Avec la synchronisation des contacts et du calendrier, exit les Palm et autres « organiser ». Avec l’appareil photo, les compacts numériques deviennent superflus, avec le GPS et le compas, plus besoin de Tomtom ou de Garmin. Apple propose avec l’iPhone un couteau suisse numérique, étonnant, incontournable et universel. Les équipements numériques mono tâche sont remisés sur les étagères de l’histoire. La dernière victime est la console de jeux portable qui perd petit à petit la bataille avec l’iPod touch et l’iPhone.
Bien évidemment les « Power users » ne vont pas troquer leur reflex ou leur chaine Hifi pour un iPhone, mais pour la grande majorité des consommateurs, l’iPhone rend tous les services numériques dont ils ont besoin.
N’avez-vous jamais redécouvert le golf, votre discothèque ou l’envie de conduire rien qu’à l’achat d’un nouveau club, d’un lecteur CD ou d’une belle voiture ? Bien que l’usage n’ait pas vraiment changé, c’est l’impulsion, l’envie de jouer avec un nouvel objet qui réveille le plaisir.
Dans le même esprit, l’iPhone a révolutionné les usages, en révélant au public des fonctionnalités et des usages qui existaient depuis quelques années mais qui n’avaient jamais été adoptés.
En effet, la plupart des fonctionnalités disponibles sur l’iPhone existaient depuis l’apparition des premiers « smartphones ». Dès 2002, Orange propose le SPV: un produit fonctionnant sous Windows Mobile permettant de synchroniser contacts, agendas et e-mails avec Outlook. Ce mobile permettait également d’écouter de la musique, de regarder des photos et de lire des vidéos, SPV étant l’acronyme de « Sound, Picture and Video ». Ce produit et ses déclinaisons pouvaient aussi installer des applications et naviguer sur Internet à l’image de l’iPhone. De même Nokia et Sony Ericsson ont sorti depuis plusieurs années des smartphones basés sur Symbian. N-series chez Nokia et P700, P800 et P810 chez Sony Ericsson étaient dotés de processeurs puissants avec écran tactile et remplissant quasiment toutes les fonctions aujourd’hui disponibles dans un iPhone.
Ces produits s’adressaient alors avant tout au marché professionnel, leur ergonomie n’était pas toujours au rendez-vous, et les tarifs des connexions de données étaient au mieux incompréhensibles, au pire rédhibitoires.
Comme souvent il ne manquait que peu de chose pour trouver l’alchimie parfaite, et c’est Apple qui l’a trouvé: l’iPhone a réinventé le tactile, qui n’avait pas évolué depuis le premier Palm, et était plutôt une adaptation de l’ergonomie classique sur un écran utilisé avec un stylet. Pour cela, Apple s’appuie sur l’intégration des meilleures technologies du moment (écran tactile capacitif multipoint) en symbiose avec un logiciel (iOS) possédant une ergonomie soignée et pensée pour un usage au doigt, le tout servi par un design novateur. Ce faisant, l’iPhone est devenu l’un des objets les plus désirables du moment. Comme à son habitude, Apple s’est appuyé sur des technologies éprouvées voire dépassées au lancement: plateforme 2G, appareil photo 2 mégapixels, prise jack universelle et connecteur iPod, pour proposer un produit robuste et fonctionnel, là où les autres constructeurs faisaient la course aux nouvelles technologies, souvent au détriment de l’expérience client et de la fiabilité.
Deuxième ingrédient primordial : la vente liée de l’iPhone et d’un forfait permettant d’utiliser sans craintes les fonctionnalités avancées du produit. Le prix du mégabit de données a ainsi été divisé par 300 avec l’arrivée de l’iPhone, permettant le « toujours connecté » (« always-on »). Ce forfait a permis à Apple de négocier avec les opérateurs une subvention supérieure aux modèles traditionnels, et de rendre un produit cher accessible à tous.
Apple a par ailleurs renforcé l’attractivité de son produit grâce à certains de ses choix marqués, garantissant la stabilité du produit (validation des applications, pas de multitâche, obligation d’avoir un ordinateur connecté à Internet pour s’en servir) et à sa volonté de pousser les contenus des leaders établis : Google maps, YouTube, bourse et météo Yahoo.
Enfin, malgré les annonces tonitruantes de Steve Jobs à l’encontre des applications tierces lors du premier lancement, son succès a été prolongé et démultiplié par l’ouverture à une communauté de développeurs très choyée : lancement de iFund – fonds dédié aux sociétés développant pour l’iPhone, kit de développement soigné, conseil aux développeurs…
L’attractivité d’un seul modèle a permis à Apple de négocier avec les opérateurs des forfaits adaptés, un prix en point de vente très attractif (subvention très importante et imposée), ainsi qu’une campagne commerciale agressive (en point de vente et dans les médias). Ces éléments ont permis d’obtenir une masse critique auto-entretenant le succès : il y a aujourd’hui toujours un voisin prêt à vous conseiller et vous expliquer son fonctionnement. Mac avait été précurseur de la même manière dans les années 80 mais n’a jamais réussi à atteindre cette taille critique, restant cantonné à moins de 10% du marché.
Au début, les concurrents n’ont pas su comment réagir. Certains ne croyaient pas à l’intérêt du tactile pour les marchés non professionnels (Nokia, Motorola, Sony Ericsson et Microsoft), d’autres n’ont pas su proposer une expérience de bout en bout cohérente et crédible, préférant lancer des gammes pléthoriques (Samsung, LG). Dès lors, Apple a eu le temps de se constituer une bonne avance, créant un standard d’ergonomie pour les clients et une plateforme incontournable pour les développeurs de logiciels.
Aujourd’hui, les « smartphones » existent au-delà de l’iPhone et tous les constructeurs redoublent de créativité pour le surpasser. Google avec Android propose enfin une vraie alternative crédible s’appuyant sur des produits fiables et meilleur marché que l’iPhone. Google bénéficie du soutien d’acteurs majeurs comme HTC, Samsung, LG et Sony (ex Sony Ericsson). Microsoft, avec Windows Mobile 7 (et bientôt 8), semble être en mesure de proposer une nouvelle expérience mobile vraiment innovante et pensée pour le « mass market », avec le tout nouveau support de Nokia. Le dernier acteur de cet écosystème des Smartphones est un nouvel entrant dans le marché grand public : RIM. S’appuyant sur la renommée du Blackberry développé dans le monde de l’entreprise, il a développé une offre s’appuyant sur sa communauté Blackberry messenger qui a su séduire de nombreux jeunes. Il cherche aujourd’hui à rebondir sur le marché haut de gamme.
Ce sont eux qui tirent le marché du téléphone mobile aujourd’hui.
D’abord, mais ce n’est pas vraiment nouveau, il téléphonera ! Et les innovations en téléphonie ne sont pas terminées…
Il sera aussi l’agrégateur de votre vie numérique. Le carnet d’adresse regroupera les événements Facebook, les photos et blogs de vos amis et connaissances. Vous aurez accès à vos vidéos, photos, documents, musique stockés en ligne, dans le « nuage », ou chez vous, dont une partie sera disponible hors connexion.
Enfin, il sera votre interface avec le monde « réel »: à la maison, mais aussi en mobilité, vous pourrez télécommander votre chaine hifi, programmer votre magnétoscope, ouvrir vos volets, régler la température, remplir votre frigidaire, etc. Les possibilités ne seront limitées que par la puissance du processeur, la taille de l’écran et le talent des développeurs. Le logiciel pourra en effet évoluer par l’installation de mises à jour et d’applications.
Le règne du « tout logiciel » aura ainsi mis fin aux batailles de matériels intégrés, vraisemblablement par une concentration des acteurs. Cela permettra aux ex-fournisseurs intégrés de service-matériel (TomTom…) de se focaliser sur le service et le logiciel, qui fonctionneront sur les quelques plateformes standards du marché. A l’autre bout de la chaîne, les fabricants de matériel chercheront à se différencier par d’autres moyens et le design aura alors son mot à dire. Retour de balancier. La bataille du matériel ne sera plus horizontale, entre produits différents, mais verticale, entre produits similaires mais plus ou moins capables et plus ou moins beaux.
Les batailles seront les mêmes que pour le PC quelques années auparavant :
Morand Studer
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