Le RPA est-il mort ? | Eleven

Le RPA est-il mort ?28 novembre 2024

Generative AI

Innovation

Depuis son émergence, le Robotic Process Automation (RPA) a été au cœur de la transformation numérique des entreprises, permettant d’automatiser des tâches répétitives et de libérer du temps pour des activités à plus forte valeur ajoutée. Pourtant, avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative et agentique, cette technologie semble de plus en plus contestée. Est-ce la fin du RPA ou simplement le début d’une nouvelle phase de son évolution ? Explorons cette question à travers les récents développements technologiques et les réflexions qu’ils suscitent.

Le RPA face à de nouveaux défis

Le RPA, dans sa forme traditionnelle, repose sur des bots capables de reproduire des actions humaines dans des systèmes informatiques. Si cette technologie a permis des gains significatifs en productivité, elle souffre de certaines limitations intrinsèques :

  • Rigidité : Les scripts RPA sont souvent sensibles aux changements d’interfaces ou de processus, nécessitant des mises à jour coûteuses et fréquentes.
  • Portée limitée : Les bots RPA traditionnels sont adaptés aux processus structurés mais échouent dès que les données deviennent non structurées ou que les tâches nécessitent une prise de décision.

Parallèlement, de nouvelles technologies remettent en question cette approche.

L’IA générative et agentique : Une alternative ou un complément ?

 

Les promesses des technologies agentiques

Des solutions comme « Runner H » de la start-up française H incarnent une nouvelle génération d’outils. Ces agents, basés sur l’intelligence artificielle, sont conçus pour agir de manière autonome, en prenant des décisions et en planifiant des actions pour atteindre des objectifs définis. Contrairement au RPA classique, ils offrent :

  • Robustesse face aux changements : Ils s’adaptent aux variations des interfaces et processus, réduisant les coûts de maintenance.
  • Capacité décisionnelle : Ils ne se contentent pas d’exécuter des tâches mais peuvent analyser des contextes complexes et prendre des décisions.
  • Flexibilité : Grâce à l’intégration du langage naturel et des modèles multimodaux, ils peuvent interagir avec des systèmes et des utilisateurs de manière fluide.

Une cohabitation en devenir

Si les technologies d’intelligence artificielle agentique semblent présenter des avantages significatifs par rapport au RPA traditionnel, il serait prématuré d’annoncer la disparition de ce dernier. En effet, l’IA agentique n’en est encore qu’à ses débuts, et son adoption à grande échelle se heurte à plusieurs obstacles. Tout d’abord, sa mise en œuvre reste techniquement complexe. La conception de ces agents nécessite des compétences avancées et une expertise pointue, ce qui peut ralentir leur déploiement, surtout dans les entreprises moins matures technologiquement.

Les coûts représentent un frein important. Les organisations ayant déjà investi massivement dans des infrastructures RPA éprouvent souvent une certaine réticence à opérer une transition brutale vers ces nouvelles solutions, d’autant plus que les retours sur investissement des technologies agentiques ne sont pas encore totalement éprouvés. Enfin, ces systèmes d’IA décisionnelle posent des défis en matière de réglementation et de conformité. Dans les secteurs fortement encadrés, les exigences en matière de traçabilité et d’auditabilité compliquent leur adoption, les entreprises devant s’assurer que ces technologies répondent aux normes strictes de gouvernance.

 

Vers une convergence technologique

Les acteurs du marché, tels que UiPath, Automation Anywhere ou ServiceNow, ne considèrent pas ces avancées comme des menaces mais comme des opportunités. En intégrant l’intelligence artificielle dans leurs solutions, ils créent des outils hybrides combinant la stabilité du RPA avec la flexibilité et la puissance de l’IA générative. Cette convergence ouvre la voie à une automatisation plus fluide, capable de gérer à la fois des processus volumineux et des tâches complexes nécessitant de la cognition.

 

Le futur du RPA : une transformation plutôt qu’une disparition

Le RPA, tel qu’il existait, est peut-être en déclin, mais il évolue pour s’adapter aux exigences des environnements modernes. Les technologies agentiques ne remplaceront pas le RPA du jour au lendemain mais viendront enrichir son champ d’application. À terme, nous verrons probablement :

Une hybridation généralisée : Les entreprises combineront RPA et IA pour tirer parti des forces de chaque technologie.
Une adoption différenciée : Les secteurs où l’adaptabilité et la prise de décision sont essentiels (finance, logistique) privilégieront les agents autonomes, tandis que d’autres continueront à exploiter les RPA traditionnels enrichis.
Une automatisation intelligente et stratégique : La combinaison de ces technologies permettra d’optimiser à la fois les coûts, les performances et l’agilité organisationnelle.

Conclusion : Non, le RPA n’est pas mort

Le RPA n’est pas mort, mais il est en pleine transformation. La montée en puissance de l’IA générative et agentique ne signe pas la fin de cette technologie, mais marque le début d’une ère d’automatisation augmentée. Les entreprises auront besoin d’un temps d’adaptation pour exploiter pleinement ce potentiel, mais à terme, elles bénéficieront d’une automatisation plus robuste, flexible et performante.

Comme le souligne Morand Studer Partner au sein d’eleven strategy, l’avenir ne sera pas une opposition entre RPA et IA, mais une intégration. Cette cohabitation offrira aux organisations des solutions sur mesure, capables de répondre à leurs besoins spécifiques, tout en s’adaptant aux exigences d’un monde en constante évolution.

 

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