MCP : le protocole qui ouvre la voie à l’IA agentique en entreprise28 juillet 2025

Depuis quelques mois, l’IA dite agentique est sur toutes les lèvres. Cette approche, qui vise à faire émerger des agents intelligents capables d’interagir de manière autonome avec leur environnement, repose sur une promesse claire : celle de rendre les systèmes plus adaptatifs, plus autonomes, plus efficaces.

Mais derrière les discours, une question clé reste trop souvent sous-estimée : comment permettre à ces agents d’IA de communiquer entre eux, ou avec des systèmes métiers existants, de manière standardisée et fluide ?

C’est précisément le rôle du MCP (Model Context Protocol)

MCP : une brique d’infrastructure essentielle

Le MCP, c’est pour les agents d’IA ce que les API ont été pour les systèmes web.
Rappelons-le : les API (Application Programming Interfaces) ont permis à des programmes de « se parler » entre eux via des protocoles bien définis. Cela a transformé la manière dont les logiciels s’interfacent, facilitant l’intégration, l’automatisation, et la composition d’outils métiers.

Le MCP reprend cette logique, mais l’applique au monde des agents d’IA.
Il propose un protocole de communication dédié, permettant à des agents de s’interroger, d’exposer leurs capacités, de recevoir des instructions, et d’exécuter des tâches en toute autonomie, qu’ils interagissent entre eux ou avec des applications externes.

Un agent devient ainsi interrogeable : on peut lui demander ce qu’il sait faire, et lui adresser des requêtes adaptées en retour. Ce niveau de standardisation ouvre la voie à une IA plus modulaire, plus réutilisable et plus simple à orchestrer dans un environnement complexe.

De l’architecture sur mesure au « plug and play » intelligent

Aujourd’hui, la capacité d’un agent à interagir avec son environnement dépend très fortement de l’architecture dans laquelle il est déployé. Chaque intégration est souvent spécifique, coûteuse, et difficile à maintenir.

Avec le MCP, on bascule vers une logique plug and play : chaque système expose ce qu’il sait faire, chaque agent peut venir s’y connecter sans dépendre d’une couche d’intégration manuelle.
Cela change radicalement l’échelle à laquelle l’IA peut s’insérer dans les processus métiers.
Ce n’est plus seulement une question de modèle, mais d’infrastructure d’échange entre agents et systèmes.

Dans cette logique, les agents peuvent interagir plus facilement avec des logiciels, des données, ou d’autres agents, sans avoir besoin de recoder ou redéployer à chaque fois. Le système devient plus souple, plus dynamique, plus scalable.

Une transformation structurelle du système d’information

Ce que le MCP prépare, c’est une transformation en profondeur de l’architecture des systèmes d’information.
Le parallèle est éclairant avec la transition des architectures ESB (Enterprise Service Bus) aux API.

Autrefois, les systèmes communiquaient via une couche centrale unique : une sorte de « standard téléphonique » technique. Chaque brique devait passer par ce bus central pour échanger des informations.

Les API ont cassé cette logique centralisée : elles ont permis aux systèmes de communiquer directement, de manière décentralisée, plus agile, plus flexible. Ce changement a marqué une étape décisive dans la modernisation des SI.

Le MCP s’inscrit dans cette même dynamique de rupture.
On passe désormais d’un monde d’API à un monde où les systèmes exposent des MCP, et où un orchestrateur intelligent peut dialoguer avec l’ensemble des briques via ce protocole. Cela ouvre la voie à une nouvelle génération d’architectures basées sur des agents intelligents distribués.

Pourquoi les entreprises ne peuvent pas ignorer le MCP

Certaines entreprises sont encore en train de migrer d’une logique ESB vers des architectures API.
Mais pour les plus ambitieuses, ou celles qui ont déjà entamé une réflexion sur l’IA agentique, il peut être stratégique de sauter une étape : passer directement vers une architecture orientée MCP. 

Pourquoi ? Parce que le MCP conditionne la scalabilité de l’IA agentique. 
Il permet de faire interagir des agents de manière fluide, sans recréer des connecteurs spécifiques à chaque usage. Il standardise l’intégration, et facilite la gouvernance des échanges dans des systèmes de plus en plus distribués.

Autrement dit : sans MCP, pas d’industrialisation de l’IA agentique. 

Conclusion : une infrastructure à anticiper dès maintenant

Le MCP n’est pas un gadget technique ni une simple tendance.
C’est une évolution d’infrastructure qui pourrait bien redéfinir la manière dont les systèmes d’information dialoguent avec des entités intelligentes.
Dans un contexte où les agents IA se multiplient, dans les outils métiers, les chaînes de valeur, les interfaces clients, il devient urgent de penser leur intégration autrement.
S’intéresser au MCP, c’est préparer son SI à l’arrivée massive des agents, et s’assurer de ne pas passer à côté de la prochaine rupture technologique.